Discogs belle success story
Discogs vend 100 millions de dollars de disques par an
Ce site de fans de disques conçu comme une gigantesque base de données taille des croupières à Amazon et eBay.
Vous cherchez « Americans » de John Barry (le compositeur de la musique de « James Bond « ) sur Spotify et vous ne trouvez pas de référence à cette bande originale écrite pour un film imaginaire. Sur Discogs.com, vous découvrez non seulement sa réédition récente chez Universal mais aussi sa version originale en vinyl de 1976 chez Polydor et 13 exemplaires sont à vendre : de quoi donner les mains moites à un collectionneur.
C’est ce genre d’épiphanies, qui a permis au site américain Discogs.com (à l’origine une base de données de disques alimentée par les Internautes pour qu’aucune rareté ne passe jamais totalement aux oubliettes), de dépasser les 100 millions de dollars de CD et de vinyles vendus sur sa plate-forme de marché en ligne. Le chiffre a été révélé ces jours-ci au « New York Times » par Kevin Lewandowski, le fondateur et patron de cette entreprise, et son bras droit Chad Dahlstrom.
Rival d’eBay et d’Amazon
Démarré en 2000 à Portland dans l’Oregon par Kevin Lewandowski, un ingénieur chez Intel, pour répertorier sa collection de disques techno, Discogs, qui s’est progressivement ouvert à tous les genres musicaux et compte beaucoup de références dans le rock et la pop, est donc devenu un rival respectable d’eBay ou d’Amazon,
Présent notamment au Japon et en Europe -où sont enregistrées 60 % des références, la France arrivant au 4ème rang mondial avec 372.302 titres- il compte 24 millions de produits à vendre, contre 11 millions pour eBay dans ce segment. Il a aussi réussi là où la firme de Jeff Bezos avait échoué : SoundUnwound, une base de données à la Wikipedia (c’est-à-dire le même principe que Discogs), qui avait été ouverte en 2008 a tiré le rideau 4 ans plus tard.
« Confortablement profitable »
Et cerise sur le gâteau. explique Kevin Lewandowski au « New York Times « , Discogs est « confortablement profitable « . Sur sa place de marché permettant de faire vivre 37 employés autour du monde et finançant la base de données de disque se voulant exhaustive, il prélève une commission de 8 % sur chacune des transactions. Le site Billboard a même révélé récemment que Discogs va bientôt avoir une application pour mobile au premier trimestre de 2016.
6,7 millions de références
Les quelque 266.000 fans de musique qui ont enrichi Discogs d’informations sur des disques ont façonné un catalogue de plus de 6,7 millions de références, selon le site. C’est l’un des principaux au monde même si le site précise que sa mission est « loin d’être terminée « . Selon le « Times « , une base de données de Tribune Media revendiquerait en effet plus de titres.
En tous cas, Discogs a créé un écosystème parfait pour des milliers de revendeurs et de magasins indépendants. Ils peuvent remercier Kevin Lewandowski d’avoir quitté son poste chez Intel pour se consacrer entièrement à son site deux ans après son lancement. La place de marché date, elle, de 2005.
Les labels de musique se plongent eux dans la discothèque Discogs pour dénicher des raretés à rééditer ou à échantillonner.